Rencontre avec Martine PINVILLE, secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie sociale et solidaire

Dans le cadre de sa visite officielle à La Réunion, Martine PINVILLE, secrétaire d’Etat chargée du Commerce, de l’Artisanat, de la Consommation et de l’Economie sociale et solidaire, accompagnée de Dominique SORAIN, préfet de La Réunion, a rencontré les membres de l’OPMR réunis en assemblée plénière mardi 5 janvier 2016 à l’hôtel de la préfecture.

Martine PINVILLE a profité de cette occasion pour féliciter les membres de l’OPMR du travail exemplaire accompli à La Réunion et échanger avec eux sur les pistes envisageables pour conforter les actions en faveur du pouvoir d’achat des Réunionnais, en particulier le « bouclier qualité-prix » (BQP).

La ministre a été accueillie par Sébastien FERNANDES, président de section à la Chambre régionale des comptes, qui a officiellement remplacé Francis NIVAL en qualité de président de l’OPMR depuis le 1er janvier 2016.

En introduction des débats, Francis NIVAL a présenté un bref récapitulatif des missions et actions de l’OPMR en remerciant le préfet de lui avoir accordé les moyens à la fois humains et matériels pour lui permettre de les mener à bien durant son mandat. Dominique SORAIN lui a répondu en indiquant que ces moyens seraient maintenus pour l’année en cours. Francis NIVAL a également annoncé le programme d’études pour 2016 qui portera sur les tarifs d’acheminement des marchandises à La Réunion, la téléphonie mobile et les offres intégrées (triple & quadriple play), et enfin sur le e-commerce.

La question de l’équilibre nécessaire à trouver entre la défense du pouvoir d’achat des consommateurs réunionnais et la préservation de l’emploi local fut au cœur des préoccupations, étant entendu que l’accès à l’emploi est une condition déterminante pour celui à la consommation. Celle-ci a bien sûr été abordée en lien avec la liste des produits du BQP qui accorde une large place à la production locale (47 % en 2015) mais aussi avec le développement de la « stratégie du bon achat » (SBA) consistant à optimiser la commande publique au bénéfice du développement économique du territoire et à privilégier les « circuits courts ».

De manière plus générale, la difficulté à concilier des objectifs en apparence contradictoires dans la composition de la liste du BQP a été au centre des discussions, avec un équilibre à trouver entre une offre de produits à la fois préférentiellement locaux, à prix réduit, de bonne qualité et bénéfiques pour la santé. L’intégration de fruits et légumes frais au sein de la liste résume bien l’ampleur du problème. Dans un contexte où les Réunionnais souffrent de graves problèmes d’obésité et de diabète et consomment trop peu – et de moins en moins – de fruits et légumes, et malgré les efforts réels des producteurs locaux pour proposer des produits conformes au cahier des charges du BQP, ceux-ci apparaissent en effet en nombre trop limité (4) dans le BQP.

L’intégration au BQP des petits commerces et la possibilité pour la population habitant dans les écarts des communes et dans les hauts d’en bénéficier ont également été évoqués. A cet égard, il a été rappelé que si la mise en place du BQP est obligatoire pour toutes les grandes surfaces de plus de 950 m2, tous les commerces du département peuvent en principe intégrer volontairement ce dispositif en adoptant si nécessaire une liste réduite de produits pour leur permettre de le faire plus facilement.

Dans le prolongement de l’étude de l’OPMR sur la formation des prix des pièces détachées automobiles de 2015, qui a montré que les écarts de prix pouvaient être de 1 à 4 entre la métropole et La Réunion, la création d’un panier « sécurité » similaire au BQP portant sur une liste réduite de pièces détachées essentielles en matière de sécurité routière – tels que les freins, les pneus ou encore l’éclairage des véhicules – pour lesquels les commerçants consentiraient un effort de prix, a également été abordée.

Au-delà de ces préoccupations immédiates, la discussion a également permis d’interpeller la ministre sur d’autres sujets, de portée législative, comme l’application des conventions collectives nationales ou la mise en place de la continuité économique territoriale.

Comme l’a rappelé Martine PINVILLE en conclusion, la richesse de cette rencontre démontre le rôle indispensable de l’OPMR en tant qu’instance d’échange et de concertation entre toutes les parties prenantes sur les problématiques du coût de la vie et du pouvoir d’achat des Réunionnais. Elle appelle donc les membres de l’OPMR à poursuivre et approfondir la réflexion dans l’intérêt des consommateurs locaux.

Lire le discours de Francis NIVAL

 

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