Q : M. le président, pouvez-vous nous décrire en premier lieu votre parcours jusqu’à la présidence de l’OPMR ?

Diplômé de l’IEP de Toulouse et titulaire d’un DEA d’histoire militaire, j’ai démarré ma carrière en qualité de commissaire de l’armée de terre de 1987 à 2000 avant de la poursuivre en tant que magistrat financier. J’occupe depuis le début du mois de juillet 2014 la fonction de président de section aux chambres régionales des comptes de La Réunion et de Mayotte. Le président de la Cour des comptes m’a nommé par arrêté du 1er décembre 2015, sur proposition du président de la chambre régionale des comptes,  président de l’OPMR de La Réunion et de celui de Mayotte en remplacement de Francis NIVAL. J’ai officiellement pris mes nouvelles fonctions le 1er janvier 2016.


Q : Quel regard portez-vous sur l’OPMR ?

L’OPMR est le plus souvent associé, de manière réductrice, au « Bouclier qualité-prix » qui est une liste d’une centaine de produits de consommation à prix réduit vendus en grande surface négociée chaque année par le préfet avec les acteurs économiques concernés. Pourtant, son action va bien au-delà de l’avis qu’il rend chaque année à la demande du préfet en amont de ces négociations. En effet, le Code du commerce confie à  l’OPMR la mission principale d’analyser « le niveau et la structure des prix et des revenus, et de fournir aux pouvoirs publics une information régulière sur leur évolution ». Les études récentes publiées en 2015 par l’OPMR sur le prix des pièces détachées automobile et les matériaux de construction entrent dans cette mission.. La qualité de ces études et leur retentissement, l’effort important fait en 2015 pour améliorer l’information de la population sur les travaux de l’OPMR et, plus largement, sur le coût de la vie et le pouvoir d’achat des Réunionnais, avec le lancement officiel du site internet www.opmr.re témoignent du dynamisme de l’observatoire compte tenu des moyens dont il dispose pour fonctionner..


Q : Quelles orientations souhaitez-vous donner à ce stade à votre présidence ?

Nommé seulement depuis quelques semaines, il est sans doute prématuré de répondre de manière définitive à une telle question. Je vous remercie donc de bien vouloir considérer les propos qui suivent comme les premières pistes d’une réflexion susceptible d’évoluer ne serait-ce que marginalement à l’avenir.

Dans un premier temps, je compte m’inscrire dans la continuité et poursuivre l’action de mon prédécesseur. Mes premières décisions vont porter sur le lancement des études programmées pour lesquelles nous n’attendions que le feu vert budgétaire. La première va porter sur les coûts de passage portuaire. Elle permettra en 2016, et les années suivantes, de répondre à une obligation légale qui n’a jamais été satisfaite depuis son instauration en 2012 par aucun OPMR.

Deux autres études sont dans les « cartons » : l’une sur la téléphonie numérique et les offres intégrées (triple-play et quadruple play) et l’autre sur le e-commerce. Un arbitrage entre ces deux études sera peut-être nécessaire compte tenu de nos ressources budgétaires de l’année.

À moyen terme, et à long terme, je souhaite renforcer le lien entre les études commandées par l’OPMR et les obligations réglementaires qui lui incombent ainsi que les mesures prises pour améliorer le pouvoir d’achat des habitants de l’île. Je pense également que, si l’OPMR doit renforcer son rôle d’instance de dialogue et de concertation entre ses membres (parlementaires, syndicats, services de l’Etat, associations de défense de consommateurs…), il doit associer davantage à ses travaux les acteurs concernés, en particulier les représentants socio-professionnels des différents secteurs de l’économie locale.

L’information la plus large du public demeurera une priorité. L’accent sera dorénavant mis sur la qualité de cette information (clarté, accessibilité, utilité).